-

Celui qui convoite plus qu'il ne doit, se deçoit lui-même : Mal convoiterent ains ceste cyté garnie. Cieux qui convoite pluz qu'i ne doit, a le fie Se dechoit li meïsmez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 473).

Rem. Morawski 2089 : Qui plus haut bee qu'il ne doit Sa coveitise le deçoit ; Hassell C289.

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Celui perd tout qui tout convoite V. perdre

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Ce qu'oeil ne voit coeur ne convoite V. oeil

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Moult peu profite convoiter plus que ce que Dieu envoie : Cascun vorroit bien vraiement Vivre delicïeusement, Mais qui point n'en a le pöoir, Prende en gré ce qu'il poelt avoir ; Moult peu pourfite convoitier Ne s'abuser au souhaidier Vivrez, vesturez et monnoie Oultre ce que Dieu lui envoie. (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 68).

-

Plus est riche celui qui moins convoite V. riche

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Qui plus a plus convoite : N'est souffisance qui soit en elle [Avarice] ; tant plus a, tant plus convoite, comme ung ytropique plus boit plus a soif, ung feu plus a debois et plus art (GERS., Avarice G., 1403, 873). ...aver est tousjours souffretaux, car aussi grant mestier a il du sien comme de l'autuy, car qui plus a, plus convoite (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 390). Ensy est il d'avoir : celui qui pluz en a Tousjours de pluz en pluz avoir convoitera, Nuz homme ne s'en restanque. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 564).

Rem. Morawsli 2080 : Qui plus a plus covoite ; Hassell 29, A5 ; DI STEF. 704a, plus.

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Qui plus convoite qu'il ne doit, sa convoitise le déçoit : Il couvient que pour fol se rende Qui ne s'avise, eins qu'il demande ; Et aussi vient souvent contraire De parler, quant on se doit taire, Car on dit que trop parler cuit. Et vraiement, si com je cuit. Qui plus couvoite qu'il ne doit, Sa couvoitise le deçoit. (MACH., R. Fort., c.1341, 139).

Rem. Hassell 83, C289.

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Qui trop convoite vit dolentement : Prince, qui a dès son commencement Vivre et cestir, soit liez, joieux et baut ; Qui trop convoite, il vit dolentement : Pour ce dit-on : quant avoir vient, corps fault. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 16).

Rem. Hassell 83, C290.

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Qui tout convoite tout perd : Il m'est avis Que, selonc mon jugement nice, Riens ne souffist a advarice ; De quoy on voit tout en apert Que qui tout couvoite tout pert, Car on en pert l'ame et le corps, Joie, honneur. (MACH., R. Fort., c.1341, 102). Si est raison que qui tout convoite tout perde. (GERS., Noël, p.1404, 302).

Rem. Morawski 2165 : Qui tot covoite tot pert ; Hassell 82, C288 ; DI STEF. 849c, tout.

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Si tu veux avoir ce que tu convoites, convoite ce que tu peux avoir : Se tu veulx avoir ce que tu convoites, si convoite ce que tu pues avoir. (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 927).

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Tel convoite femme qu'à la fois en vaut pis : "Sire" dist li Bastars, "je di .V^c. merchis. Je vous demans la belle, car j'en sui ja souspris De l'amour de son corps, qui tant par est gentis. On le m'a tant loee que mais n'iere esjois Devant que je verrai son gratieus cler vis" Mais tel convoite femme qu'a le fois en vaut pis. (Bât. Bouillon C., c.1350, 153).

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Tel convoite qui a assez : Marchant regardez par deça ; Pluseurs pays avez cerchié A pié, a cheval, de pieça. Vous n'en serés plus empeschié. Vecy vostre dernier marchié ; Il convient que par cy passez ; De tout soing serés despeschié. Tel convoite qui a assez (Danse macabre C., 1485, 28).

Rem. Morawski 2334 : Tel convoite qui a assez ; Hassell 83, C291.

-

Tout doit perdre qui tout convoite : - "Avez vous dit, dame ?" - "Oÿ, sire. Vous plaist il telz voies tenir ? Se mon conseil voulez despire, Bien vous en pourra mal venir." - "C'est bien dit. S'Amours maintenir Me doint joie et bonne aventure, Je n'ay de vostre conseil cure ; Trop y a malice et deçoite, La ne maint pas le bien qui dure ; Tout doit perdre qui tout convoite." (Cent ball. R., c.1388-1396, 135).
 

Empl. abs. "Désirer, convoiter" : Si ne leur est mie mestier De si grandement convoiter, Comme aux povres nouveaulx venus Seroit (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 69).
 

Convoiter qqc. "Convoiter qqc." : Et pour ce que il est ainsi, celui qui quiert et parsuit les superhabondances des delectacions, ou qui poursuit les delectacions moderees selon superhabondance et les convoite trop et quiert teles delectacions en les eslisant et pour elles meïsmes et non pas pour autre chose ou pour ce que autre chose en ensuie, tel est desactrempé. (ORESME, E.A., c.1370, 388).
 

"Convoiter" : Concupiscet rex decorem tuum, Marie, Dieu convoitera ta biauté. Convoitera ? mais a convoitié, si qu'il a volu en li descendre et y prendre humanité. (Mir. st Guill., c.1347, 5). Je scé en la rue du Plastre Un biau visage femenin Que trop convoite un turlupin. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 249).
 

Empl. trans. "Désirer" : On les reputoit riches pour ce qu'ilz ne convoytoyent riens. Et a bon droit ! car plus est riche celuy qui moins convoite. Qu'esse richesse fors souffisance ? Et qu'est souffisance fors neant convoitier ? Tu es riche ? Ne convoite riens, et tu diras : "Il me souffist". S'il te souffist, tu es riche car riens ne te fault. (GERS., P. Paul, a.1394, 509). Si est raison que qui tout convoite tout perde. (GERS., Noël, p.1404, 302). ...et tenant par la partie de l'ame dicte irascible plus a ce qui est fini et a fin que a ce qui est infini et sans fin, et desirant et convoitant ou appetissant comme meilleur le transitore et finit que ce qui est perdurable et sans fin. (Somme abr., c.1477-1481, 177). Cestui Liber Pater convoita la seigneurie de Perse du temps Seleucus, filz de Perseus, roy de Micennes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 19 v°).
 

"Désirer ardemment" : Quant au regart de convoister richesse, Present cesse Pour baptiser devostement me faire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 213).
 

"Désirer ardemment" : Tu ne desireras ou convoiteras la femme de ton prouchain. (LA SALE, J.S., 1456, 37).
 

A. -

Couvoiter qqc. "Convoiter" : Il m'est avis Que, selonc mon jugement nice, Riens ne souffist a advarice ; De quoy on voit tout en apert Que qui tout couvoite tout pert, Car on en pert l'ame et le corps, Joie, honneur. (MACH., R. Fort., c.1341, 102). Qui plus couvoite qu'il ne doit, Sa couvoitise le deçoit. (MACH., R. Fort., c.1341, 139). Ne couvoite pas l'eritage De ton voisin, et par haussage Ne l'aquier pas, car ce seroit Pechiez, qui einsi le feroit. (MACH., C. ami, 1357, 139).

B. -

Couvoiter qqn. "S'éprendre de qqn" : Maintes dames le couvoiterent [Picus] Et son amour li demanderent ; Nimphes de bois et de rivieres L'en feïrent maintes prieres. Mais onques n'en volt nulle amer (MACH., Voir, 1364, 616).
 

A1 humain convoite A2 abstr./concr. : ...il trouva là quatre povres hommes qui veilloient et engelloient de froid. Si luy distrent : "Preng à chascun de nous ung blancq ; si nous laissiez aler chauffer et dormir. Il sera par temps XI. heures." Le valeton convoita l'argent, il le prist, et cilz se departirent de leur gait et retournerent en leurs maisons. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 208).

A1 humain convoite A2 à + inf. : Il vinrent à Carni en Dormois, un moult biel fort (...) si le convoitièrent durement à assallir (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 213).

A1 humain convoite à + inf. : ...le connestable luy dist que il le quitteroit de sa raençon et luy feroit grant prouffit, se il luy vouloit et à ses gens monstrer passaige (...) L'escuier (...) convoita le don du connestable et à estre delivré de leurs mains ; si dist : Oyl, je vous monstreray bon gué (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 89).
 

"Désirer" : ...elle se mectroit au perron, parée le plus gentement qu'elle pourroit, affin que au passer, quand il jecteroit son regard sur sa beaulté, il la convoitast et requist de ce dont on ne luy feroit refus. [Une jeune femme s'est éprise d'un clerc] (C.N.N., c.1456-1467, 570).
 

"Désirer"

-

Convoiter qqn : Gardez vous de convoictier la femme de nul de qui vous veulliez estre amez. (ARRAS, c.1392-1393, 85).

-

Convoiter qqc. : Haa, Remond, la journee que je te vy premiers fu pour moy moult douleureuse. Las ! Mal vy oncques ton gent corps, ta facon, ne ta belle figure, mal convoitay ta beauté, quant tu m'as si faussement trahie. (ARRAS, c.1392-1393, 256).
 

"Avec cupidité" : ...encores devroit-il perdre icelluy son privilleige ou cas ouquel abuseroit d'icelluy et qu'il mueroit ou falsifieroit icelles monnoies pour son singulier gaing, ce non moins convoiteusement que laidement accroissant. (ORESME, Monnoies W., c.1365, LXXV).
 

-

Empl. adj. En coeur convoiteux n'a point de suffisance V. suffisance

-

Il n'est angoisse qu'en coeur convoiteux V. angoisse

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Jamais prince convoiteux bien ne gouvernera V. prince

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Empl. subst. Le défaut des convoiteux c'est que plus ils ont plus il leur en manque : ...qui riens n'a, riens ne li chiet ; De tels gens riens ne leur eschiet. Mais couvoiteus ont tel defaut Que quant plus ont, plus leur deffaut, Et quant plus sont puissamment riche, Tant sont il plus aver et chiche ; Qu'avarice ardant qui d'euls vist, Com plus vivent, plus rajonnist. (MACH., J. R. Nav., 1349, 140).

Rem. Hassell 83, C292.

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Le convoiteux plus pleure en perdant qu'il ne se réjouit en ayant : C'est a dire, mon ami, que avarice est cause de larrecin, de rappine, de usure, de fraude, de barat, de simonie, de parjuremens, de batailles, et en conclusion, de tous les mauls. Et a ce se accorde Bias de Prienne, qui dit ainsin : Plus flet perdendo cupidus quam gaudet habendo; et magis est servus cum plus sibi crescit acervus. C'est a dire, mon ami : Le convoiteux plus pleure en perdant qu'il ne se esjoyst en ayant, et plus amasse, et plus est sers et chetiz. (LA SALE, J.S., 1456, 23).
 

"Désireux" : Si poez veoir, chiere dame, que toute grant maistresse, et semblablement toute femme, doit trop plus estre convoiteuse d'acquerir bon renom que quelconques autre tresor (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 114).
 

I. -

Adj. [D'une pers.] "Cupide" : Et se il donne pour esperance de plus recevoir, il est convoiteus. (ORESME, E.A.C., c.1370, 233).

II. -

Subst. masc. "Celui qui est cupide" : Ce sont ceuls qui n'ont pas en eulz actrempance ; les convoiteus dient que ce sont richesces, les ambicieus que c'est honeur. (ORESME, E.A.C., c.1370, 109).
 

"Cupide" : Vers eulx estoit trop depiteux, Plain d'avarice et convoiteux (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 245).
 

A. -

[Dans un sens nég.] "Qui regarde avec convoitise ; cupide" : Le melancolique a les condicions et qualitez de la terre qui sont froideur et secheur. Et est auaricieux et conuoiteux, triste, morne et sommilleux. (CIB., p.1451, 219).

B. -

[Dans un sens positif ; de l'être hum. qui aspire au bien] "Qui désire" : En l'ame selon qu'elle est concupiscible, c'est a dire convoiteuse, appetissante, desireuse, est comme bonité. En la partie de l'ame qui s'appelle irascible est comme pitié ou piteux. (Somme abr., c.1477-1481, 138).
 

"Cupide"

-

Empl. subst. : C'est a dire, mon ami : le convoiteux plus pleure en perdant qu'il ne se esjoyst en ayant ; et plus amasse, et plus est sers et chetiz. (LA SALE, J.S., 1456, 23).
 

I. -

Adj. "Qui convoite"

A. -

"Avide" : C'est famine en cuer saoulé ; C'est joie ireuse. C'est souffrance la rigoreuse ; C'est souffissance couvoiteuse ; C'est pais dolente et rioteuse... (MACH., R. Fort., c.1341, 42). Mais se li mondes entassez Estoit dou ciel jusqu'a la terre De quanque cuers porroit requerre, Dire et ymaginer d'avoir, N'en y porroit il tant avoir Qu'il peüst jamais, a droit dire, A un cuer couvoiteus souffire... (MACH., R. Fort., c.1341, 101).

B. -

"Désireux"

-

Estre couvoiteux de : Car mes cuers est si forment convoiteus De remirer son tres plaisant atour, Son gentil corps, son dous vis gracieus (...) Que je ne puis durer ne main ne soir. (MACH., L. dames, 1377, 53). Tant sui chetis, las et maleüreus, (...) Que, par m'ame, mes cuers n'est convoiteus De nulle riens, fors que d'avoir la mort. (MACH., L. dames, 1377, 107).

-

Estre couvoiteux que : ...si vueil je, où que je soie, Souffrir ma doleur dolereuse Et perilleuse, Qui convoiteuse Est que pour vous morir me voie. (MACH., L. dames, 1377, 291).

-

"Inspiré par la convoitise" : Adont dedens leurs cuers s'avivent Foles pensées couvoiteuses, De bien pointes et souffraiteuses. (MACH., D. Aler., a.1349, 338).

II. -

Subst. "Avare" : N'il ne vit pas com sers a sa richesse, Eins ne vuet rien Fors que l'onneur de tout le bien terrien, Et s'est plus liés, quant il puet dire : "Tien" Qu'uns couvoiteus n'est de penre dou sien. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 106). Mais couvoiteus ont tel defaut Que quant plus ont, plus leur deffaut, Et quant plus sont puissamment riche, Tant sont il plus aver et chiche (MACH., J. R. Nav., 1349, 140).
 

xxx : Englés (...) Convoiteus et envieus sont trop grandement sus le bien d'autrui (FROISS., Chron. D., p.1400, 42). ...Alemant sont durement convoiteus et ne font riens, se ce n'est pour les deniers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 253). ...Gascons sont moult convoitous et se prendent priés de euls aventurer pour gaegnier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 611).
 

"Cupide" : ...monseigneur l'evesque, la Dieu mercy, est le plus convoiteux prelat de ce royaume (C.N.N., c.1456-1467, 540).
 

-

Convoitise est de tous les maux racine : N'est pas doubte que de tous maulx est convoitise racine, si que dit l'auctorité presente de ceste convoitise et des maulx qui par elle sont au monde ensuivis dès oncques et tousjours ensuivent, seroit proces sans finer du descripre à droit pour ce tout dire en brief et chacun homme qui à raison le puet considerer sans plus dire en particulier, sans faille toutes les destructions de terres, royaumes, seigneuries et pays, cruaultéz, occisions et generaulment tous maulx passéz, presens et à venir est tout à celle cause. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 151).

Rem. Hassell 83, C294 ; Hassell (latin) 256, C4 : Radix omnium malorum cupiditas (La Sale, II, 246) ; DI STEF. 193b, convoitise.

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(Grande) convoitise fait petit mont "On amasse peu quand on désire trop" : Li compagnon de Bourdille fisent passer leur pennon devant (...). Lors les envaïrent il [les Anglais] de grant volenté. (...) Et pour ce qu'il voloient tout avoir, et ensi que on dist souvent : "Grant convoitise fait petit mont", il eslongierent si leur forterèce que, quant il veurent retourner, il ne peurent. Car messires Jehans de Montagut, qui estoit sus l'embusche a plus de cinq cens combatans (...), se mist a toute sa route entre la forterèce et yaus (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 152). RENOMMEE. ...J'ay roy d'armes, courans heraux, Trompettes et grosses sequelles ; Sy me fault maisons, Dieu scet quelles, Comme celles ou les roix sont : Convoitise faict petit mont. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 201). Que faictes vous, fors champions haultains, De Dieu loingtains, qui tempestés le monde ? (...) Lessiés et unde et mer et terre ronde, Qu'on ne vous trouve au plus parfont : Convoitise faict petit mont. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 595).

Rem. Morawski 815 : Grant convoitise fait petit mont ; Hassell 83, C295.

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En petit coeur loge souvent très grande convoitise : Grant piesnee [piechee ?] de toile a vendre Puelt un petit monchiau comprendre, S'elle est ploiié[e] de fachon, On le boute en petit lieuchon ; En petit coer souvent comprise Est bien tresgrande convoitise, Que terre, honneur, mondaine gloire On y voelt bouter plus encoire ; Qui nulle fois otant aroit, Coer convoiteux n'assouffiroit, mais tantost qui est trespassés A de huit piés terre assés. (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 73).
 

"Cupidité, désir d'acquérir de l'argent" : Jouer aux dez par convoitise (...) Est ce chose qui leur aviengne ? (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 34).
 

A. -

"Cupidité" : Et la deffaute est illiberalité et est avarice et convoitise. (ORESME, E.A., c.1370, 165).

-

Avoir convoitise : Car, pour ce que ilz ont convoitise de donner et de despendre, il ne font force ne difference en quelle maniere de quel part il prennent. (ORESME, E.A., c.1370, 238).

-

Par convoitise : Et tel juge est corumpu par convoitise ou par paour. (ORESME, E.A.C., c.1370, 315).

B. -

"Désir effréné de qqc." : En cest degré de fortitude peuent estre contenus souldoiers et tous ceuls lesquelz convoitise de pecune contraint a combatre. (ORESME, E.A.C., c.1370, 211).
 

A. -

"Envie" : Or y vueillez si regarder Que par convoitise ou envie Pour li ne perdez pas la vie, Se fais que sage. (Mir. fille roy, c.1379, 96).

B. -

"Cupidité" : ...un pape qui, par sa convoitise, vendi le basme dont on servoit deux lampes en la chappelle de saint Pierre (Mir. pape, 1346, 355).
 

A. -

"Désir ambitieux" : ...et gardés que point ne soit ars et bruis cest hostel, l'ostel Dieu et l'ospital du Saint Esperit, par les donmageuses flammes des faulx desirs et convoitises afin que tousjours mon ame vive avec vous sanz departir (GERS., Pent., p.1389, 75). Et telle convoitise de desirer telles apparicions est curieuse, et descent de petite foy. (GERS., Déf., 1400, 242). Si n'y a meilleur que soustenir par ung peu de temps la doleur de penitence, qui maine a garison, affin que on ne languisse pas ainsy par mauvaise convoitise et male arsure jusques a la fin. (GERS., Déf., 1400, 243).

B. -

"Cupidité, avarice" : On la garde [l'âme] que elle ne trebuche en la fosse d'orgueil (...), que elle ne soit roingneuse par paresce, arce par luxure, engelee par convoitise, et ainsy des autres vices. (GERS., Noël, p.1404, 297). Cestuy roy estoit à large plus que autres, que par convoitise et escharceté se sont faiz destruire. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 63 r°).
 

"Convoitise" : Et vraiement, si com je cuit. Qui plus couvoite qu'il ne doit, Sa couvoitise le deçoit. Et demander de couvoitise Est engenrez contre franchise (MACH., R. Fort., c.1341, 139). Garde t', amis, qu'aus dez ne joues Et que pas ton temps n'i aloues, Car c'est chose trop deshonneste A prince qui quiert vie honneste ; Car il ne vient pas de franchise, Eins est fondez seur couvoitise, Et s'i moustre on si sa maniere Que maint en parlent en derriere. (MACH., C. ami, 1357, 138).

-

"Concupiscence" : En celle annee establi furent Doi juge ancien qui se deçurent Par luxure et par couvoitise Qui maint mal engendre et atise... (MACH., C. ami, 1357, 4).
 

xxx : ...qui se vodroit tant avanchier et travillier que on peuist trouver les Escos, chils qui les premieres nouvelles certainnes en raporteroit, li rois li feroit delivrer, en deniers apparilliés, cent livres d'estrelins. Adont se missent en qeste auqun esquier dou pais, chil qui mieuls le congnissoient, pour le convoitise de gaegnier celle pronmesse. (FROISS., Chron. D., p.1400, 138). En lor compagnie avoit .I. jone esquier de Limosin, neveut dou pape Clement, mais au prendre il fu ocis. Li auqun dient que ce fu par envie ou pour ses belles armeures pour la convoitise de l'avoir, car il estoit armés tres ricement (FROISS., Chron. D., p.1400, 372). Qui veist la gens abandonner vies et corps, et aprocier le pont pour la convoitise des cent esqus gaegnier (...) il se peuist grandement esmervillier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 667).
 

"Désir de posséder qqc." : ...elle ne fut pas si fole, non pas par convoitise de la verge, qu'elle ne trouva bonne gracieuse fasson de la regarder et bouter en son doy. (C.N.N., c.1456-1467, 178).

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En partic. [À propos de l'argent] "Cupidité" : ...y avoit ung homme ancien et une femme vieille qui grand chevance et foison de richesses avoient, et par convoitise et grand desir de plus avoir avoient promis foy et loyaulté l'un a l'autre (C.N.N., c.1456-1467, 338). Le bon mary orfevre estoit tant alumé et ardent en convoitise qu'il ne dormoit heure ne bon somme pour labourer. (C.N.N., c.1456-1467, 492).
 

"Avidité, désir ardent de posséder qqc." : ...la maniere et cause de convoitise qui mouvoit et a meu icelle prisonniere de proferer les parolles dessus escriptes, par elle dites contre icellui seigneur de Nouvion (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 129).

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Par convoitise : ...il qui parle, par convoitise, print oudit hostel une houpelande à homme, courte, de drap vert, et doublé de sarge vert, laquele povoit lors valoir quatre frans (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 169).
 

"Désir condamnable de posséder une chose, une personne" : ...comment approuvera-il la maniere du fait qui fu par aguet, par fait pourpansé, par trayson, par flaterie, par ambition, par convoitise, par envie, par feintise et simulation (BAYE, II, 1411-1417, 261).
 

"Convoiter" : Au larron vient et si lui giette Sa male qu'il convoitise et gaite, Et lui dit : Tien, maleureux, Si nous reposerons tous deux (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 201).
 

"Cupidité" : ...en personne plaine d'avarice et de cupidité (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 228).